ABBAYE DU VALASSE

L’Abbaye du Valasse est une ancienne abbaye cistercienne située à Gruchet-le-Valasse en Seine-Maritime.

Successivement patrimoine religieux, manufacture, laiterie et propriété privée, la municipalité de Gruchet-le-Valasse rachète l’abbaye et son parc en 1984. Grâce à l’association des Amis du Valasse, d’importants travaux de restauration sont entrepris, ce qui l’a sauvera de l’abandon.

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Hélène Aubry

CATÉGORIES

Chateau, Sauve mon Chateau

Abbaye du Valasse, du XIIe à la révolution.

La naissance de l’Abbaye du Valasse est dûe à deux vœux pieux. Le premier, celui de Galéran de Meulan, un puissant seigneur, qui partit avec Louis VII pour la Seconde Croisade (1147-1149). Au cours du voyage retour, ils manquent de faire naufrage et Galéran de Meulan promet de faire édifier une abbaye s’il s’en sort sain et sauf.

Le second vœu est celui de Mathilde (née en 1102), petite fille de Guillaume le Conquérant. Son cousin, Etienne de Blois, la fait prisonnière dans sa forteresse d’Oxford pour récupérer le trône d’Angleterre, dont elle était héritière. C’est alors que Mathilde fait le vœu de fonder une abbaye si elle parvient à s’échapper. Le 12 juin 1157, les premiers moines arrivent à l’Abbaye. Ce sont des moines Cisterciens, obéissant à la Règle de Saint Benoît, tournés vers le travail manuel et la recherche de valorisation des terres.

Pendant la guerre de cent ans, entre 1437 et 1448, l’abbaye est occupée, incendiée et pillée. L’abbaye est quasiment détruite dans sa totalité : seuls les rez-de-chaussée des bâtiments Est et Ouest sont épargnés. L’église abbatiale est complètement détruite. Après 1448 et durant le XVIème siècle, les moines relèvent l’abbaye de ses ruines.

A la Révolution Française, un inventaire de l’abbaye est fait avant qu’elle ne soit vendue comme bien national en 1791. Elle est considérée comme l’une des plus riches de Normandie.

Des années 1800 à nos jours

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En 1793, l’abbaye du Valasse est vendue à un riche négociant colonial Havrais et député à l’Assemblée Constituante : Jean-François Begouen. C’est lui qui l’aménage et lui donne l’aspect d’un château classique.
Begouen a eu la volonté de remettre en état l’abbatiale, mais les travaux étaient trop coûteux. Elle est donc vendue à part, puis démontée pierre par pierre. Ces dernières sont réemployées pour des constructions dans la région.


En 1831, Pierre Abraham Fauquet, seconde fortune cotonnière de France, achète le domaine et l’aménage avec luxe. Il fait installer une manufacture, qui sera finalement détruite à la demande de sa femme : Adèle Fauquet. S’en suit des aménagements dignes des grands châteaux : écuries, fontaine, serres tempérées…

Rachat de l'Abbaye du Valasse

En 1943, le domaine est inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. Pourtant, en 1958, les bâtiments abritent une laiterie-fromagerie, productrice du «camembert de l’abbaye». L’aménagement de la laiterie conduit à de nouvelles modifications intérieures et extérieures.

La municipalité de Gruchet-le-Valasse rachète l’abbaye et son parc en 1984. Grâce à l’Association des Amis du Valasse, d’importants travaux de restauration sont entrepris. La valorisation du site se poursuit grâce à l’action de l’association qui met en scène un spectacle son et lumière retraçant l’histoire de la Normandie, avec pour toile de fond l’Abbaye du Valasse. En 2008, le travail de restauration permet d’ouvrir le site au grand public, et de construire la Grande Halle 11 , bâtiment éco- construit (HQE) dans le prolongement des anciennes écuries 10 .

Sous l’impulsion de la Communauté de Communes Caux vallée de Seine, l’Abbaye du Valasse redevient aujourd’hui un lieu de travail et de convivialité, accueillant manifestations grand public, séminaires d’entreprises et réceptions toute l’année.

Une autonomie financière en devenir.

L’Abbaye du Valasse est un exemple de gestion du patrimoine public. En effet la communauté de commune Caux Vallée de Seine en a délégué sa gestion à l’office de tourisme. Avec l’aide apportée, le domaine à pu être réhabilité, et propose aujourd’hui une large gamme de services (événementiel, mariages, bureaux locatifs, coworking etc …).

Aujourd’hui l’Abbaye est quasiment autonome financièrement (80%). Un projet d’hôtellerie dans l’aide restante, permettra de la réhabiliter et d’atteindre une autonomie financière totale.

Nous avons ici un exemple qui nous prouve que le patrimoine public ne doit pas être considéré comme un fardeau. L’aide des entités publiques permet de le sauver de l’abandon en y développant des activités économiques en harmonie avec le paysage économique du XXIè siècle.

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